dimanche 26 mai 2013

Ce mai citim, ce mai vedem

Readuc in actualitate un topic (eventual chiar doua, format 2 in 1) de pe vechea filiera (ce vremuri, dom'le). Aici putem schimba impresii despre carti, filme, spectacole sau piese de teatru care ne-au impresionat, etc  

Ce vedeti mai jos e o carte care se citeste dintr-o suflare, un fel de rasu' - plansu' evocator al unor vremuri trecute care inca ne macina prezentul. As fi tare curios sa vad si piesa, indiferent in ce limba se joaca. 
Lectura  (vizionare) placuta!




http://www.amazon.fr/Lhistoire-communisme-racont%C3%A9e-malades-mentaux/dp/2872822836

http://editura.liternet.ro/carte/50/Matei-Visniec/Istoria-comunismului-povestita-pentru-bolnavii-mintal.html

popellos ®



""L`action de la pièce de théâtre, `L`histoire du communisme racontée aux malades mentaux` de Matéi Visniec, se déroule en 1953 à la veille de la mort de Iossif Vissarionovitch Staline. Iouri Petrovski est accueilli à l`Hôpital Central des malades mentaux de Moscou. Ce personnage est envoyé par l`Union des Ecrivains pour raconter aux `malades` l`Histoire du Communisme et de la Grande Révolution Socialiste d`Octobre (La Révolution d`Octobre en Russie, aussi connue sous le nom de Révolution bolchevique, fait référence à la révolution qui a commencé par le coup d`Etat mené par Lénine et les bolcheviks le 25 octobre 1917. C`est la seconde phase de la Révolution russe dans son ensemble, après la révolution de Février de la même année. La révolution d`Octobre a renversé le gouvernement provisoire et a donné le pouvoir aux bolcheviks. Elle a été suivie par la guerre civile russe, puis par la création de l`URSS en 1922). Guidé par Timofei le débile moyen, séduit par Katia, assailli par les ombres, Iouri va cheminer à tâtons et jusqu`à la chute, à travers le dédale des ruines de l`Histoire. Une histoire fantôme, non élucidée, une histoire qui ne repose pas en paix. Ce qui est remarquable dans cette pièce c`est la présence de l`utopie, mots qui gouverne le discours dramatique et qui met en évidence la condition humaine, l`homme qui devient dans l`écriture de Matéi Visniec non seulement un simple corps physique mais aussi il devient l`objet qui se soumit à l`utopie, l`homme chez Visniec est le corps physique utopique qui peut être manipulé. L`homme n`est pas un vrai malade dans `L`histoire du communisme racontée aux malades mentaux`, il est une utopie, il doit se soumettre à une idéologie que le communisme a apportée.

Matéi Visniec explique comment il voit ce genre des hommes en l`appliquant dans sa pièce de théâtre:

`, j’ai essayé de déchiffrer la mécanique de l’idéologie, en simplifiant le discours à l’extrême. La situation dramatique propose justement ce jeu, alors qu’on joue, qu’on amuse, face à un échantillon d’êtres humains, les « malades mentaux », quelqu’un va devoir poursuivre une démarche idéologique, expliquer l’utopie en simplifiant l’idée. Lorsqu’on commence à simplifier autant que possible, qu’est ce qu’il reste? Une comédie incroyable, absurde, quelque chose qui fait rire; on se demande comment on a pu, comment des millions de gens ont pu croire à ce type de langage.
J’ai découvert que l’homme a une qualité bizarre, celle d’abriter en lui des contradictions fondamentales : il suffoque s’il ne projette pas d’utopie, s’il ne rêve pas et à la fois il détruit tout dès qu’il veut mettre ses rêves en pratique. C’était important pour moi de réfléchir autour de ce dilemme, de ce paradoxe de la nature humaine. Comment sortir de cette condition existentielle? Ça aussi c’est une question que je veux lancer avec ma pièce`.

(interview avec l`auteur en 2004)

Et puis l`auteur continue son discours par condamner l`utopie communiste:

`L’utopie communiste s’est propagée dans le monde entier, des générations d’hommes se sont lancés dans cette bataille extraordinaire à travers toute la planète, et tout ça pour arriver à quoi? Des millions de morts et un paysage défiguré. Ça a été un échec incroyable ! Et on peut maintenant se poser la question : est ce qu’on a réfléchi assez autour de cet échec?`

L`utopie et le corps physique manipulé sont deux éléments bien construits et articulés dans `L`histoire du communisme racontée aux malades mentaux`

`Ouvrez largement la bouche. Dites « u ». Respirez. Remplissez d’air vos poumons. Plus Fort. Encore…..Donc c’est quoi une utopie ? Une utopie c’est lorsque qu’on est dans la merde et qu’on veut en sortir. Mais avant de sortir de la merde il faut y réfléchir. Et si tu réfléchis bien, tu vois que tu n’es pas le seul à être dans la merde et à vouloir en sortir. Alors tu réfléchis et tu vois que tu ne peux sortir de la merde tout seul, tu ne peux sortir de la merde qu’avec les camarades qui sont avec toi dans la merde. Mais ceux qui t’ont foutu dans la merde ne veulent pas que tu sortes de la merde, ni toi, ni les camarades qui sont avec toi dans la merde. Car ceux qui t’ont foutu dans la merde sont forts, car ils sont unis.`

Cet extrait de la pièce de Visniec montre et pose des questions sur l`idéologie communiste et l`influence de cela sur le corps physique des malades qui ne comprennent rien. Les questions qui se posent sont: `Qui est fou? L`homme sous l`emprise du dogme et de la hiérarchie, les fous qui s`inventent d`autres histoires, les fous résistants, ou le dominateur?` Matéi Visniec met en évidence, pour pouvoir expliquer les paroles entre les personnages, le rire, parce que c`est par le rire que le dramaturge nous attrape d`abord, un rire salvateur, essentiel. Dans sa pièce, Visniec imagine non seulement l`aspect utopique d`une idéologie qui a conduit à un échec, mais il parle du corps humain comme d`un `champ de bataille`, et ce `champ de bataille` n`est que l`incapacité de l`homme de se révolter contre un sytème totalitaire. Le corps physique est un symbole, il constitue avec l`espace de l`hôpital une parabole et un microcosme qui nous montre la société dans son ensemble, c`est aussi `le lieu d`une véritable humanité`. Les gens internés là sont les plus touchants. La pièce exprime le paradoxe de l`aventure politique, montrant à la fois l`humain à nu et un théâtre de fous. Mais qui est cet `humain à nu?`, `de quoi parle le dramaturge?` et `l`idéologie pour guérir des malades est-elle une source de la lutte contre le système totalitaire?` ou `l`auteur se retire dans l`utopie lui-même pour pouvoir construire des personnages?` La réponse est celle que Cendre Chassanne a donné dans un interview:

`L’auteur a la foi du poète, il est au service du discours officiel a priori, et petit à petit les autres vont lui révéler que son discours est subversif et que l’histoire a prouvé que ça ne marchait pas. Au départ son intention est de guérir les malades, il a un vrai engagement humain vis-à-vis d’eux. Tout le monde projette énormément de choses sur lui. Au bout du compte les autres révèlent que son discours peut être utilisé à des fins de délation, c’est un désastre pour lui. A ce moment-là toute l’éducation et toute l’idéologie qu’il a reçues se fracassent. Lorsqu’on n’est pas averti au départ, c’est pire quand tout s’écroule. L’homme a cependant toujours besoin de construire de l’utopie, de réfléchir sur la justice. Les fous enfermés depuis quinze ans et plus y croient encore ! Cette pièce fait écho à mes deuils, mon sentiment d’orpheline. Où en est-on de la construction des utopies aujourd’hui?`

Il y a un sentiment d`orphelin chez Matéi Visniec?
Certainement. L`auteur même en parle. `L`histoire du communisme racontée aux malades mentaux` met en page un sentiment de solitude humaine, et le dramaturge a inséré dans le cadre du discours ces éléments. L`hôpital fermé est le symbole qui marque cela. Les malades aussi, ils sont les victimes de ce système totalitaire qui n`accepte pas le droit de liberté. Ils sont privés de liberté. Matéi Visniec écrit: `Je suis l`homme qui vit entre deux cultures, deux sensibilités, je suis l`homme qui a ses racines en Roumanie et ses ailes en France`. Et c`est vrai. Ces mots qui peuvent être un principe nous les rencontrons dans la pièce de théâtre `L`histoire du communisme racontée aux malades mentaux` parce que l`auteur souffre par ses personnages et ceux-ci parlent par les mots de leur créateur. Il souffre parce qu`il n`a pas le droit à la culture. La culture c`est celle faite par le parti. Un autre extrait de la pièce explique l`idée ci-dessus:

`Vous comprenez, cher Iouri Petrovski, personne ne doit rester en dehors de la lumière de l’art et de la littérature. Notre conception scientifique de la société dit que l’homme est au centre de l’attention du parti. Et l’art, la littérature, ont un rôle immense dans la transformation de l’homme, c’est pour ça que je me pose la question : et les malades mentaux? Ne sont-ils pas, eux aussi, des hommes? Ne doit-on pas les transformer, eux aussi? Ne devraient-ils pas bénéficier eux aussi, des bienfaits de l’art et de la littérature?`

Je viens de compléter l`idée d`orphelin que Visniec place dans le cadre du discours et celle qui vise la culture en citant l`auteur:

`J`ai vécu dans un monde dans lequel la littérature il y a eu comme un deuxième pays mentale pour chacun`.

Matéi Visniec écrit l’histoire du communisme dans un langage plein de double-sens, qui se répète comme en tournant sur lui-même autours de la question qu’il pose: Qu’est ce que c’est une utopie?
C’est quoi une utopie? Une utopie c’est quand on est dans la merde et qu’on veut en sortir. Utopie… vous entendez comme ça monte? Ca commence dans votre bouche et ça finit nulle part.`

Il y a quelques questions que chaque lecteur doivent poser:
Comment cela se construit, quels effets cela a? Comment cela agit en l’homme, comment cela s’inscrit dans la Mémoire et dans l’Histoire? Comment cela se raconte, dans quel langage? Quel espace cela a et quelles formes cela prend au théâtre?
Matéi Visniec a des réponses pour toutes ces questions: invoque sur la scène des personnages fantômes de l’Histoire: Les `malades` internés à l’Hôpital Psychiatrique de Moscou, l’infirmière fanatisée à travers tous les pores de sa peau et de son intelligence par l’image du Héros Staline; les `petites mains` et certains de leur `rapports` aux `organes` ainsi que les `figures` effacées ou non des photos officielles du Parti Soviétique; et la première épouse, suicidée, de Staline, Nadejda Alliloueva; sa mère; Staline lui-même enfin, mourant. Le système s’écroule, restent les ruines, les malades et l’avenir.

Il s’agit ici d’interroger l’idée d’utopie, de lui trouver un sens, à travers le miroir de la comédie, tendu par Matéi Visniec, aujourd’hui, au regard du siècle passé et des désastres de la réalité."



(extrait d'un article sur Matei Visniec publie sur agonia.net )
@Edrina

3 commentaires:

  1. Hello @popellos! Bine ai revenit din lumea cartilor :-)!
    Nu, n-am citit cartea, doar un articol interesant despre ea, pe care imi permit sa-l adaug in postarea ta.

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    1. Merci de completare! Uite si o completare a completarii:
      http://www.youtube.com/watch?v=PxWqusEBQ4o
      Una peste alta, cartea merita citita. Prima data in tren sau autobuz pentru destelenire (are cam 50 de pagini), pe urma "rumegata" in liniste dupa placul fiecaruia. Lectura / vizionare placuta!

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  2. Paul Eluard
    Je t’aime

    Je t’aime pour toutes les femmes
    Que je n’ai pas connues
    Je t’aime pour tout le temps
    Où je n’ai pas vécu
    Pour l’odeur du grand large
    Et l’odeur du pain chaud
    Pour la neige qui fond
    Pour les premières fleurs
    Pour les animaux purs
    Que l’homme n’effraie pas
    Je t’aime pour aimer
    Je t’aime pour toutes les femmes
    Que je n’aime pas
    Qui me reflète sinon toi-même
    Je me vois si peu
    Sans toi je ne vois rien
    Qu’une étendue déserte
    Entre autrefois et aujourd’hui
    Il y a eu toutes ces morts
    Que j’ai franchies
    Sur de la paille
    Je n’ai pas pu percer
    Le mur de mon miroir
    Il m’a fallu apprendre
    Mot par mot la vie
    Comme on oublie
    Je t’aime pour ta sagesse
    Qui n’est pas la mienne
    Pour la santé je t’aime
    Contre tout ce qui n’est qu’illusion
    Pour ce cœur immortel
    Que je ne détiens pas
    Que tu crois être le doute
    Et tu n’es que raison
    Tu es le grand soleil
    Qui me monte à la tête
    Quand je suis sûr de moi
    Quand je suis sûr de moi
    Tu es le grand soleil
    Qui me monte à la tête
    Quand je suis sûr de moi
    Quand je suis sûr de moi

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